Remarques
La proposition participiale
La participiale est une proposition subordonnée. Elle n'est introduite par aucun mot subordonnant :
Le travail achevé, ils partirent en vacances.
La participiale (ou proposition participe) a un verbe au participe présent ou passé qui possède un sujet propre. Ce sujet ne peut occuper la même fonction, vis-à-vis d'aucun autre verbe dans la phrase.
Il ne faut pas confondre le participe, noyau d'une proposition, et le participe en apposition, celui-ci n'a pas de sujet propre, il joue un rôle d'adjectif.
Mon ami, trompé par l'obscurité, s'engagea sur le mauvais chemin.
Trompé par l'obscurité est ici une apposition au sujet du verbe principal, Mon ami sujet de s'engagea. Le participe n'a pas de sujet propre, et il n'y qu'une proposition, indépendante.
Mon ami trompé, le vendeur disparut dans la nature.
Il existe deux sujets, le vendeur qui disparaît et Mon ami qui a été trompé. Il y a donc deux propositions : une principale Le vendeur disparut dans la nature et une participiale Mon ami trompé.
La participiale joue un rôle de complément circonstanciel et peut introduire quatre nuances : le temps, la cause, la concession, la condition.
La proposition infinitive
L'infinitive peut être une proposition indépendante ou principale (si elle a sous sa dépendance une subordonnée). Elle n'est introduite par aucun mot subordonnant.
L'infinitive a un verbe à l' infinitif qui possède un sujet propre. Ce sujet ne peut occuper la même fonction, vis-à-vis d'aucun autre verbe dans la phrase.
Il ne faut pas confondre l'infinitif noyau d'une proposition et l'infinitif complément d'objet :
Il entend les oiseaux chanter.
Deux sujets "il" sujet de "entend" et "les oiseaux" sujet de "chanter" = deux propositions "Il entend" principale et "les oiseaux chanter" infinitive.
Il entend réussir à son examen.
Un seul sujet "il" sujet de "entend" une seule proposition, "réussir" = infinitif complément d'objet direct.
L'infinitive est une indépendante. Dans ce cas, le sujet de l'infinitif est très souvent absent, l'infinitif ayant alors un rôle proche de l' impératif.
Ne pas toucher, danger.
Ne pas dépasser la dose prescrite.
Elle exprime l'ordre ou la défense (Cf. les exemples ci-dessus), l'exclamation ou l'interrogation (Que faire? Toi, mentir pour si peu!), l'affirmation avec un infinitif de narration (Et tous de s'exclamer).
L'infinitive est une subordonnée. Elle est essentiellement COD.
L'infinitive en position de COD n'est introduite par aucun mot subordonnant. Il faut, bien entendu, que l'infinitif ait son sujet propre. Elle se trouve après des verbes de perception ou de sensation (sentir, voir, apercevoir, entendre, regarder, etc.); après des semi-auxiliaires (faire, laisser, etc.); après voici introduisant, la plupart du temps, "venir" (Voici venir l'hiver). Voir complétive infinitive.
Apposition (Substantif épithète)
L'apposition se présente le plus souvent comme un élément nominal placé dans la dépendance d'un autre élément nominal. L'élément dépendant a, vis-à-vis du nom principal, la relation qu'a un attribut avec son sujet ou une épithète avec le nom qu'il qualifie.
Ces deux relations donnent lieu à deux "types" d'appositions :
La France, pays des droits de l'homme, se doit de...
où "pays des droits de l'homme" désigne la France et peut se lier par "être".
Il a commandé des chèques repas.
Où "repas" apparaît comme un qualificatif de même type qu'un adjectif "des chèques périmés" ou "rouges". Certains grammairiens parlent alors de substantif épithète.
Ce dernier exemple illustre un procédé très productif à notre époque. La publicité et les médias l'utilisent largement.
Il donne souvent lieu à des emboîtements successifs et de l'élément principal dépendent parfois plusieurs éléments :
L'axe Paris-Berlin.
Le duel Mitterrand-Chirac.
Un conflit mère-fille.
La trilogie immigration-insécurité-chômage.
Dans ce type de construction, les mots dépendant de l'élément principal sont liés par des traits d'union.
Si l'apposition est donneuse d'accord c'est le premier élément qui est décisif.
Accord du nom en apposition : Lorsque l'accord peut se faire, il doit se faire (après tout les deux noms désignent la même réalité).
L'accord se fait quand l'apposition et son support sont des noms animés, et qu'ils ont tous deux un genre selon le sexe de l'être désigné.
Exemple : avec "père, mère, femme, homme". On écrira, bien évidemment, Son père, homme remarquable... et Sa mère, femme remarquable...
L'accord se fait encore lorsque l'apposition, animée et pouvant varier en genre, concerne un mot support inanimé.
Exemple : La mort, cette voleuse!
L'accord en nombre est la règle : Les villes, géantes aveugles,... Les hommes, barbares furieux,...
Lorsqu'une apposition est rapportée à deux supports elle se met habituellement au pluriel.
Explétif
Les mots "explétifs" ne jouent aucun rôle grammatical dans la phrase. Ils marquent une intention, une tournure. Ils sont facultatifs, même si l'usage, dans quelques tournures, les utilise généralement.
Les PRONOMS personnels, "ce", des prépositions, l'article dans "l'on", "en" et "y" dans certaines expressions peuvent être explétifs :
C'est quelqu'un d'honnête.
Il y va de son honneur
Il te lui donne une de ses gifles.
Goûtez-moi ça !
Mais le plus souvent, quand on parle de mot explétif c'est de l'adverbe de négation "ne" qu'il s'agit.
"Ne" est explétif lorsqu'il apparaît dans certaines subordonnées de sens positif (sans négation) :
- après les verbes de crainte (redouter, appréhender, craindre, etc.) on met habituellement un "ne" explétif (Je crains que votre ennemi ne revienne). On ne met pas "ne" si ces verbes sont pris négativement (Je ne crains pas que votre ennemi revienne).
- après "éviter que, empêcher que" on peut mettre "ne", son emploi est facultatif (Par son intervention, il a évité que vous ne vous blessiez ou que vous vous blessiez).
- après "défendre que" on ne met pas "ne" (Il a défendu que vous entriez et non que vous n'entriez).
- après "nier, disconvenir, désespérer, contester, douter, etc.", on met "ne" si ces verbes sont négatifs ou interrogatifs (Il ne doute pas qu'il ne vous rembourse). Mais on ne met pas "ne" s'ils sont utilisés affirmativement (Je doute qu'il vous rembourse).
- après "avant que" l'emploi de "ne" est facultatif (Avant qu'il parte ou Avant qu'il ne parte).
- après "à moins que" on met "ne" (Il partira à moins que vous ne lui parliez).
- après "sans que" on ne met pas "ne".